Spotify affirme avoir retiré plus de 75 millions de titres en douze mois pour assainir son catalogue. En cause : la montée de la musique générée par IA, l’upload industriel, les doublons et certaines pratiques de fraude aux streams. La plateforme durcit ses règles sans « interdire » l’IA créative lorsqu’elle est transparente et non trompeuse.
Pourquoi cette purge maintenant ?
Les outils d’IA audio (clonage de voix, génération instrumentale, mastering automatique) se sont démocratisés. Résultat : des uploads massifs, des morceaux ultra-courts pensés pour l’algorithme, des duplications et l’usage de bots visant à capter des royalties. Spotify considère que cette « musique-bruit » dilue la découvrabilité et pénalise les artistes légitimes.
Ce que Spotify change concrètement
- Filtre anti-spam & déréférencement : au-delà de la suppression, les contenus jugés frauduleux (doublons, micro-pistes, optimisation opportuniste) peuvent être exclus des recommandations (playlists, radios, onglet découverte).
- Transparence IA : mention explicite de l’usage d’outils d’IA dans les crédits (normes de métadonnées type DDEX). L’objectif est d’indiquer « qui a fait quoi » et éviter la tromperie.
- Lutte contre les deepfakes : contrôle accru des imitations hyperréalistes d’artistes et des comptes automatisés générant des revenus indus.
Chiffre-clé : 75 millions de titres retirés en un an, assortis d’un renforcement des garde-fous (anti-fraude, déréférencement, transparence IA).
Et chez les concurrents ? Le cas Deezer
Deezer multiplie les dispositifs : étiquetage des contenus générés par IA, exclusion des streams frauduleux des répartitions de revenus, montée en puissance des outils de détection. L’idée générale du secteur : conserver l’IA créative mais couper l’oxygène aux flux artificiels et aux techniques d’astroturfing.
Réactions des artistes : éthique, revenus, authenticité
- Inquiétudes sur l’authenticité et la dilution de la création humaine.
- Critiques du modèle de rémunération quand la masse de contenus artificiels encombre les catalogues.
- Appels à la transparence (crédits, bios et visuels vérifiables) et au respect du droit à l’image/à la voix.
Ce que cela change pour vous
Pour les auditeurs
- Moins de « bruit » dans les playlists et recommandations.
- Les morceaux utilisant l’IA de façon honnête restent accessibles, mais la visibilité des contenus douteux diminue.
Pour les artistes indés
- Soignez les métadonnées : crédits clairs, déclaration de l’usage d’IA s’il y en a, visuels et bios authentiques.
- Évitez tout signal de contenu spam : micro-pistes en série, duplications, titres générés à la chaîne.
- Surveillez vos sources de promotion pour ne pas déclencher de détection de bots.
Pour les créateurs qui utilisent l’IA « de bonne foi »
- Transparence : préciser l’usage (voix synthétique, instru, mix/master assisté) dans les crédits.
- Respecter les guidelines : l’IA n’est pas interdite, c’est la tromperie et la fraude qui sont visées.
Reconnaître (et éviter) la « musique IA toxique »
- Comptes « usines » publiant des centaines de morceaux quasi identiques.
- Doublons multiples d’un même titre sous des alias différents.
- Jaquettes génériques très similaires, bios invérifiables, storytelling copié-collé.
- Morceaux ultra-courts conçus pour gonfler artificiellement les écoutes.
FAQ express
L’IA musicale est-elle interdite sur Spotify ?
Non. La plateforme cible la tromperie (deepfakes, faux artistes) et la fraude (bots, duplications). L’IA créative et déclarée reste monétisable si elle respecte les règles.
Pourquoi autant de suppressions ?
Pour réduire le bruit algorithmique, protéger la découvrabilité et empêcher la captation de revenus par des contenus artificiels sans public réel.
Que fait Deezer ?
Étiquetage des contenus IA, détection et exclusion des streams frauduleux de la rémunération, communication plus régulière sur les volumes identifiés.
Je crée avec l’IA : comment éviter le déréférencement ?
Indiquez clairement l’usage d’IA dans les crédits, évitez les pratiques assimilables à du spam, soignez la qualité éditoriale (titres, jaquettes, descriptions) et ne recourez jamais à des services d’« écoutes garanties ».
À retenir
La musique IA s’installe durablement. Le message des plateformes est clair : oui à l’IA créative et transparente, non au spam et à la fraude. Pour les artistes, la bonne pratique est d’assumer l’outillage IA tout en restant sincère sur le processus. Pour les auditeurs, la purge vise un bénéfice simple : des playlists plus propres et des recommandations plus pertinentes.
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